Dans un environnement économique où les délais de paiement s’allongent et où la trésorerie constitue un enjeu vital pour les entreprises, les solutions de financement à court terme comme l’affacturage et la cession Dailly se révèlent essentielles.
Ces mécanismes permettent aux sociétés, notamment B2B, de transformer leurs créances clients en liquidités immédiates sans alourdir leur endettement.
L’affacturage, en particulier, connaît un essor remarquable en France et en Europe depuis plusieurs années, notamment grâce à sa flexibilité et à la digitalisation des services proposés par les factors.
De leur côté, les cessions Dailly offrent un cadre juridique simplifié et sécurisé, particulièrement adapté aux PME et ETI qui cherchent à gérer efficacement leur besoin en fonds de roulement.
Ce guide complet explore le fonctionnement, les avantages, les différences et les stratégies d’utilisation optimale de ces deux leviers de financement.
Vous y découvrirez comment choisir entre affacturage et cession Dailly, comment les intégrer dans une gestion financière moderne et quelles sont les tendances 2025 à surveiller dans ce domaine crucial pour la croissance des entreprises B2B.
Comprendre l’affacturage : principe et fonctionnement
L’affacturage (ou factoring) est un mécanisme par lequel une entreprise cède ses factures clients à un établissement spécialisé appelé factor. En contrepartie, ce dernier avance immédiatement une partie du montant des créances, souvent entre 80 % et 90 %, et se charge du recouvrement à l’échéance.
Ce système repose sur trois acteurs :

- L’entreprise (le fournisseur de biens ou de services)
- Le client débiteur
- Le factor (souvent une filiale bancaire ou une société financière indépendante)
Le processus est simple : dès l’émission d’une facture, celle-ci est transmise au factor, qui verse une avance à l’entreprise. Lorsque le client règle sa dette, le factor reverse le solde restant, déduction faite de ses commissions.
Les entreprises choisissent ce mode de financement pour plusieurs raisons : accélération des flux de trésorerie, réduction du risque d’impayés et externalisation de la gestion administrative du poste client. En 2025, la majorité des factors proposent des plateformes numériques permettant un suivi en temps réel, simplifiant ainsi la gestion et l’accès aux fonds. L’affacturage est devenu un levier de compétitivité incontournable pour les structures B2B en quête de flexibilité financière.
La cession Dailly : un outil juridique pour mobiliser les créances
La cession Dailly, issue de la loi du 2 janvier 1981, est une procédure encadrée par le Code monétaire et financier qui permet à une entreprise de transférer ses créances commerciales à une banque. Contrairement à l’affacturage, la cession Dailly ne nécessite pas d’intervention d’un factor et reste une opération purement bancaire.
Elle s’effectue par la signature d’un bordereau Dailly, document officiel listant les factures cédées et leurs montants. Une fois signée, la banque verse une avance de trésorerie correspondant à tout ou partie du total cédé, généralement dans les 24 à 48 heures.
Les avantages de la cession Dailly sont nombreux :
- Procédure simple et rapide
- Coût souvent inférieur à celui de l’affacturage
- Adaptée aux entreprises disposant d’une bonne santé financière
Toutefois, elle ne comprend pas de service de relance ou de gestion du poste client. En 2025, la cession Dailly est particulièrement prisée des PME et ETI recherchant un financement ponctuel, sécurisé et conforme aux exigences de leurs partenaires bancaires.
Différences clés entre affacturage et cession Dailly
Bien que ces deux dispositifs visent le même objectif — transformer des créances en liquidités — ils se distinguent sur plusieurs points essentiels :
| Critère | Affacturage | Cession Dailly |
|---|---|---|
| Intermédiaire | Factor (société d’affacturage) | Banque |
| Gestion des créances | Externalisée | Interne à l’entreprise |
| Garantie contre les impayés | Oui (selon contrat) | Non |
| Coût global | Plus élevé (service complet) | Moins élevé |
| Public cible | PME, ETI, grands groupes | PME, TPE solides |
L’affacturage est donc idéal pour les entreprises cherchant à déléguer la gestion des créances et à se prémunir contre les risques d’impayés. La cession Dailly, quant à elle, convient davantage aux structures maîtrisant leur cycle de facturation et souhaitant une solution plus économique. En 2025, beaucoup d’entreprises combinent les deux dispositifs selon leurs besoins : l’affacturage pour certaines typologies de clients et la cession Dailly pour d’autres.
Les avantages concrets de l’affacturage pour les entreprises B2B
L’affacturage représente un levier puissant pour renforcer la trésorerie et la stabilité financière. Ses avantages concrets sont multiples :
- Amélioration immédiate du cash-flow : l’entreprise reçoit rapidement les fonds, souvent sous 48 heures.
- Sécurisation du poste client : selon le type de contrat, le factor assume le risque d’impayé.
- Gain de temps administratif : relance et gestion des règlements sont externalisées.
- Souplesse d’utilisation : l’affacturage peut être ponctuel ou permanent.
- Accès facilité pour les PME : les fintechs ont démocratisé l’accès à ce type de financement.
De plus, les entreprises utilisant l’affacturage affichent souvent une meilleure notation financière, car ce mécanisme améliore leurs ratios de liquidité. En période de croissance rapide ou de forte activité saisonnière, il s’agit d’un instrument stratégique pour soutenir le fonds de roulement sans recourir à l’endettement traditionnel.
Les limites et précautions à connaître
Malgré ses atouts, l’affacturage comporte certaines limites à considérer avant de s’engager :
- Coûts : les commissions du factor peuvent atteindre plusieurs pourcents du montant des créances.
- Image auprès des clients : certains clients perçoivent la notification d’un factor comme un signe de fragilité financière.
- Engagement contractuel : certains contrats exigent la cession de la totalité du portefeuille clients.
- Inéligibilité de certaines créances : les factures litigieuses ou anciennes peuvent être refusées.

Pour tirer pleinement profit de l’affacturage, il est essentiel de comparer les offres, d’évaluer la structure de coûts et de négocier les conditions. En 2025, de nombreux acteurs proposent des modèles flexibles “à la carte”, adaptés aux besoins précis des entreprises.
L’impact de la digitalisation sur l’affacturage en 2025
La révolution numérique a profondément transformé le monde du financement B2B. Les plateformes d’affacturage digital ou “e-factoring” permettent désormais de soumettre et financer des factures en ligne, souvent en quelques clics.
Grâce à l’intelligence artificielle et à l’analyse de données, les factors peuvent évaluer plus rapidement le risque client et proposer des conditions personnalisées. Les entreprises bénéficient ainsi d’un suivi en temps réel de leurs transactions, d’une transparence accrue et d’une réduction significative des délais de traitement.
Les principales innovations observées en 2025 :
- Automatisation des flux financiers
- Signature électronique des bordereaux
- Intégration aux ERP et logiciels de comptabilité
- Factoring inversé digitalisé
Ces évolutions renforcent l’accessibilité du financement pour les PME et TPE, tout en réduisant la dépendance aux banques traditionnelles.
L’affacturage inversé : un levier stratégique pour les acheteurs
L’affacturage inversé (ou reverse factoring) consiste à ce que l’acheteur, et non le fournisseur, initie le financement des factures. Le factor paie le fournisseur dès la validation de la facture, tandis que l’acheteur règle le factor à l’échéance convenue.
Ce dispositif présente un double avantage :
- Le fournisseur bénéficie d’un paiement anticipé.
- L’acheteur optimise ses délais de paiement et renforce sa relation fournisseur.
En 2025, ce type d’affacturage s’impose comme une pratique standard dans les chaînes d’approvisionnement complexes, notamment dans l’industrie et la grande distribution. Il contribue également aux politiques RSE des grandes entreprises, en soutenant la solidité financière de leurs partenaires.
Comment choisir entre affacturage et cession Dailly ?
Le choix dépend de plusieurs paramètres :
| Facteur clé | Affacturage | Cession Dailly |
|---|---|---|
| Besoin de gestion du poste client | Oui | Non |
| Tolérance au coût | Moyenne à haute | Faible |
| Niveau de risque client | Élevé | Modéré |
| Volume de factures | Important | Variable |
En pratique :
- Affacturage → recommandé pour les entreprises à forte croissance ou à exposition client élevée.
- Cession Dailly → plus adaptée aux structures stables cherchant un financement ponctuel.
Une analyse approfondie du portefeuille client et du cycle de facturation est essentielle pour orienter le choix. Certaines entreprises adoptent une stratégie hybride combinant les deux dispositifs selon la typologie de leurs créances.
Les tendances du financement B2B en 2025
Le marché du financement B2B connaît une mutation profonde. En 2025, trois tendances majeures se dégagent :
- Croissance du factoring digital : les fintechs comme Finexkap, Edebex ou November Factoring gagnent du terrain.
- Développement de solutions vertes : les factors privilégient les entreprises engagées dans la transition durable.
- Intégration des données ESG dans l’évaluation du risque financier.
Les entreprises recherchent désormais des solutions flexibles, rapides et compatibles avec leurs outils numériques. L’affacturage devient un pilier des stratégies de financement circulaire, favorisant la fluidité et la transparence dans les échanges interentreprises.
Bonnes pratiques pour réussir sa stratégie d’affacturage
Pour maximiser les bénéfices de l’affacturage, quelques bonnes pratiques sont essentielles :
- Sélectionner un partenaire fiable : comparer les offres et vérifier les conditions de garantie.
- Optimiser la qualité des créances : éviter les litiges et factures en retard.
- Analyser le coût global : prendre en compte les commissions, frais d’ouverture et de gestion.
- Automatiser la transmission des données via des interfaces comptables.
- Évaluer régulièrement la performance du contrat pour ajuster les volumes.
Une collaboration transparente avec le factor et une gestion rigoureuse du poste client permettent d’obtenir des résultats durables. En intégrant l’affacturage à une stratégie financière globale, les entreprises gagnent en agilité et en solidité économique.
L’affacturage international : une solution pour les exportateurs
Pour les entreprises exportatrices, l’affacturage international offre une réponse adaptée aux défis du commerce transfrontalier. Il permet de financer des créances émises à l’étranger tout en se protégeant contre les risques de change et d’impayés.
Les factors internationaux collaborent souvent via des réseaux mondiaux, tels que Factors Chain International (FCI), pour assurer un suivi efficace des paiements dans plusieurs pays. Ce modèle repose sur la coopération entre un factor dans le pays de l’exportateur et un autre dans celui de l’importateur, garantissant un contrôle local des débiteurs.
Les avantages de cette solution :
- Accès rapide aux liquidités à l’export
- Protection contre les impayés internationaux
- Simplification administrative et douanière
- Gestion multidevise et couverture de change
En 2025, la demande pour ce type d’affacturage augmente, notamment dans les secteurs de la logistique, de l’agroalimentaire et des technologies. Les entreprises y voient une alternative fiable au crédit documentaire, plus flexible et moins coûteuse, tout en accélérant leur cycle de trésorerie à l’international.
L’avenir de l’affacturage : innovation, durabilité et inclusion financière
L’avenir de l’affacturage s’annonce prometteur, soutenu par les progrès technologiques et les nouvelles attentes économiques. En 2025 et au-delà, trois grandes orientations se dessinent :
- Innovation continue : l’usage de la blockchain et de l’IA permettra de certifier les factures et d’automatiser le contrôle des paiements.
- Durabilité : les factors intègrent désormais des critères environnementaux et sociaux dans leurs décisions de financement, encourageant les entreprises vertueuses.
- Inclusion financière : l’affacturage devient plus accessible aux microentreprises et start-ups grâce aux plateformes numériques simplifiées.
Cette transformation contribue à rendre le financement B2B plus fluide, transparent et responsable. L’affacturage ne se limite plus à une simple solution de trésorerie, mais devient un véritable outil stratégique de développement durable, aligné sur les enjeux de la finance moderne et de l’économie circulaire.
Conclusion

L’affacturage et la cession Dailly constituent deux leviers puissants pour renforcer la trésorerie et soutenir la croissance des entreprises B2B. Alors que la cession Dailly séduit par sa simplicité et son coût réduit, l’affacturage séduit par sa flexibilité, sa couverture du risque et sa digitalisation avancée. Ces mécanismes permettent aux entreprises de transformer rapidement leurs créances en liquidités, tout en sécurisant leurs flux financiers et en optimisant la gestion du poste client.
En 2025, le choix entre ces solutions dépend avant tout de la structure de l’entreprise, de son profil client et de ses objectifs financiers. Les sociétés qui anticipent leurs besoins de liquidité et intègrent ces outils dans une gestion proactive de leur poste client se positionnent avantageusement sur un marché toujours plus exigeant et compétitif. Les dirigeants qui combinent analyse stratégique, innovation technologique et financement agile parviennent à créer un véritable avantage concurrentiel.
Investir dans l’affacturage ou la cession Dailly, c’est avant tout investir dans la stabilité, la réactivité et la compétitivité financière à long terme. C’est aussi un moyen concret d’améliorer la résilience face aux aléas économiques, d’assurer la continuité d’activité et de renforcer la confiance des partenaires financiers et commerciaux.















